Séminaire - présentation du livre ‘Quelle reconstruction ? Acteurs et enjeux de la reconstruction post-conflit en RDC’

présentation du livre ‘Quelle reconstruction ? Acteurs et enjeux de la reconstruction post-conflit en RDC’

Par Prof. T. De Herdt (Université d’Anvers)
Organisé par GRIASS (An Ansoms) Centre d'études du développement UCL

 

Face aux nombreuses analyses et expertises centrées sur des problématiques de « reconstruction post-conflit » institutionnelle et de production de politiques publiques ouvent très normatives, la « reconstruction » est perçue dans le cadre de notre recherche comme un processus continu, interne et sociétal plutôt que comme un projet ponctuel,
institutionnel et d’impulsion externe. Si les contours du contrat social entre l’Etat et la société ont déterminés par les attentes de la population, d’un côté, et des capabilités des Etats de l’autre, et supposant que ces capabilités sont, en dernière instance, déterminées dans les pratiques sociales qui facilitent les interactions entre les représentants de l’Etat et ceux avec qui ils sont en interaction, le social intervient des deux côtés dans l’équation.

Cette approche ouvre la voie à une approche empirique orientée vers la gouvernance telle qu’elle se pratique dans trois domaines ont une histoire différente d’étaticité et de désétatisation. D’abord, il y a les stratégies d’adaptation dans les cas où l’Etat se retire d’un domaine. Ainsi, le développement rapide de la filière du charbon de bois est une réaction populaire aux dysfonctionnements du système d’approvisionnement en énergie électrique dans les villes congolaises. Ensuite, il y a la sécurisation foncière. Il est intéressant d’analyser les « réponses populaires » dans ce domaine-clé que les manuels de développement attribueraient de toute façon à l’Etat. Finalement, il y a les parents d’élèves qui paient pour l’école de leurs enfants : bien que dans ce cas, l’Etat reste très présent, le secteur éducation révèle en même temps aussi la longue histoire de coopération entre acteurs étatiques et non-étatiques.